La crise du Covid a profondément modifié le marché de l’emploi dans notre secteur : l’hôtellerie et la restauration. Bilan.
Une grande pénurie de talents, des opérationnels ne souhaitant plus travailler le soir et les week-ends, une crise de vocation de la nouvelle génération d’hôteliers… nous vous partageons notre retour du marché et notre vision des transformations nécessaires pour recruter en hôtellerie et restauration.
Le confinement à l’origine d’une prise de conscience que notre métier est un sacerdoce
Pour la première fois de nos vies, la France et le monde du tourisme fut forcé à l’arrêt. Retour à la maison des professionnels de l’hôtellerie et de la restauration dont la vie professionnelle justement, ne s’arrête jamais. Passé la stupeur d’un arrêt brutal, dans les premières semaines de confinement, en fonction des conditions de chacun, nous avions ressenti un stress notoire lié à l’immobilité forcée.
En effet, avant la crise, on embrassait d’abord le métier d’hôtelier par vocation mais aussi parce que, contrairement aux métiers de bureau, le notre offre un mouvement permanent au sein du grand théâtre que représente un hôtel. Aucun jour ne ressemble à un autre.
C’est pour cela que les premières semaine de confinement et une mise en inactivité forcée on totalement déstabilisé un grande majorité des opérationnels hôteliers.
Lors du 2e mois de confinement, nous avons constaté trois tendances dans les prises de consciences (chez les cadres, que nous suivons principalement)
- une « ultra-polyvalence » non anticipée et mal vécue des Directeurs/trices dont les hôtels ont rouvert ou sont restés ouverts.
- une orientation vers d’autres secteurs pour ceux et celles qui ont souhaité travailler pendant leur chômage partiel
- une joie ressentie de se retrouver à l’arrêt, en famille et une prise de conscience de l’investissement personnel consacré à ce métier
Une « surexploitation » des opérationnels dont les hôtels sont restés ouverts
Certains propriétaires ont confondu polyvalence et exploitation de leurs Directeurs/trices. La majorité des équipes étant en chômage partiel, n’ayant aucune vision sur l’activité, certains Directeurs/trices se sont retrouvés tous seuls dans leurs hôtels à devoir tout gérer : le quotidien, les urgences, l’ensemble des taches opérationnelles. Nous avons entendu de vraies détresses et solitudes ressenties de Dirigeants hôteliers totalement « abandonnés » par leurs propriétaires, partis eux en confinement en région.
C’est là selon-nous, la première erreur de beaucoup de propriétaires et exploitants hôteliers : avoir sur estimé la capacité humaine et morale de pouvoir gérer seul/e un établissement déserté de ses équipes et de ses clients. Au nom des économies et de la situation sanitaire, certains Directeurs se sont retrouvés à faire des journées épuisantes, sans compensation ni morales ni salariales à la clé.
Ce constat en a démotivé quelques uns/unes.
Une orientation vers d’autres secteurs et la prise de conscience des sacrifices personnels consentis
Beaucoup de ceux/celles qui ne sont pas restés de garde dans leurs hôtels ont choisi de continuer à travailler plutôt que de rester chez eux, et mettre ainsi leurs compétences hôtelières au service d’autres secteurs, étant eux restés en activité : luxe, logistique et transports, immobilier, etc…
Ils y ont découvert des horaires « classiques », et surtout, les week-ends non travaillés
Cela a changé la vision du métier dans le sens d’une prise de conscience que les compétences hôtelières sont reconnues dans d’autres secteurs (réactivité, sens client, gestion aisée des urgences, polyvalence d’esprit, etc…) mais que les autres secteurs offrent un rythme plus « normal »
Pour ceux qui ont vécu le confinement au vert, en région et dans des conditions plus rurales,
Des jeunes en formation dans les écoles hôtelières qui se dirigent à plus de 60% vers les fonctions financières et support.